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Le Havre - Terre de Normandie
20 octobre 2009

Disneyland Resort Paris (7/20).



     L'ouverture.

Ce 7ème post va être un peu différent des précédents puisque je vais vous proposer en lieu et place d'une série de photos (vous aurez le droit à en voir une quand même), une série de vidéos trouvée sur Dailymotion.

Vous allez donc pouvoir repartir 17 ans en arrière et plus précisément au soir du samedi 11 avril 1992, en première partie de soirée (de 20h50 à 23h00) afin de revivre quelques moments de l'émission "L'ouverture" (produite par Buena Vista Productions pour Buena Vista International) qui fut diffusée en direct et en mondovision.
Cette retransmission de l'inauguration officielle par Michael Eisner d'Eurodisney était présentée, pour la France, par Jean Pierre Foucault et David Hallyday.

Avant cela je vais vous présenter un peu le projet et les différentes "démarches" qui ont été nécessaire afin que ce nouveau "Magic Kingdom" soit construit en France et plus particulièrement à "deux pas" de Paris.

Grâce au succès du parc américain Disneyland de Californie, ouvert en 1955, la Walt Disney Company a commencé à rechercher de nouveaux sites pour établir d'autres "royaumes enchantés". Cela a conduit à l'ouverture du Walt Disney World Resort en Floride en 1971, puis à celle du Tokyo Disney Resort au Japon en 1983.
L'implantation d'un parc Disney en France est un projet très ancien puisque dès la fin des années 1970, la firme Walt Disney Productions avait entamé des négociations avec la Datar mais ces dernières n'avaient pas abouti. En janvier 1984, lors d'un voyage aux Etats-Unis d'Edith Cresson, alors ministre du Commerce extérieur et du Tourisme, son chef de cabinet, Patrick Subremon, introduit par Charles de Chambrun qui fut ministre du Commerce extérieur de Charles de Gaulle, rencontre un des plus importants promoteurs immobiliers américains, qui lors d'un déjeuner dans un club privé, s'enquiert de la situation politique et sociale de la France, s'inquiétant de "la révolution permanente", des "défilés syndicaux" et de son "administration tentaculaire".
Après la rencontre entre Patrick Subremon, Ray Watson, président de Walt Disney Productions et Frank Stanek, promoteur de Tokyo Disneyland, au 40ème étage de la Bank of America, autour des lignes générales du projet de Disney en Europe, les américains remettent aux français, divers documents de réflexion. Edith Cresson, met au courant le président de la République (François Mitterrand), mais le nombre de personnes ayant connaissance du projet est réduit au minimum (le secrétariat des Villes nouvelles, la banque d'affaires Lazard, pour les questions financières, et le cabinet Bourdais, pour une étude sur les emplacements). Le ministre de l'Intérieur, Gaston Defferre, finit aussi par être mis au courant au printemps 1984, lorsque des hélicoptères affrétés par les américains commencent, en de nombreuses occasions, à survoler les territoires potentiels d'implantation, cette activité insolite ne passant pas inaperçue, et imagine de son côté avoir le futur parc aux portes de Marseille.
Parallèlement, les négociateurs français commencent, en catimini, une négociation très serrée, alors même que Michael Eisner et Frank Wells fraîchement nommés à la direction de Disney, suite à une forte bataille boursière, sont intéressés par une implantation en Europe et ont commencé, fin 1984, à rediscuter sérieusement de l'idée d'un "Euro Disneyland". Les chefs de la division de parc à thème de Disney, Dick Nunis et Jim Cora, leur ont alors présenté une liste de presque 1 200 endroits possibles en Europe.

Début 1985, les journaux français découvrent à leur tour le projet et le popularisent, alors que Carl G. Bongino (vice-président de Walt Disney Productions) est reçu par le Premier ministre, après avoir remis un dossier précisant les intentions de Disney et comprenant trois sites potentiels en France, un en Ardèche, un dans le Var et le dernier à l'Est de la région parisienne. Les français créent un groupe de travail informel, sans existence légale, comprenant une dizaine de personnes représentant en particulier l'état et la région Ile-de-France, où se situe le site de Marne-la-Vallée qui semble avoir le potentiel le plus important. La composition, à l'époque était secrète, mais parmi eux : Gérard Mestrallet de la banque Indosuez, Patrick Subremon du ministère du Tourisme, Jean-Noël Chapalut haut-fonctionnaire en charge des villes nouvelles, Michèle Dayries et le chef de cabinet du président RPR du Conseil régional d'Île-de-France, Michel Giraud.
De janvier à juin, les français multiplient les voyages vers les Etats-Unis, mais sans beaucoup d'organisation, de plus ils n'arrivent pas à former une véritable équipe, l'individualisme traditionnel, alimenté par de nombreuses empoignades internes pour des questions financières et de sensibilités politiques différentes l'emporte. Les américains en profitent pour faire monter la pression et exigent des engagements concrets.

En mars 1985, après une première sélection, seuls deux sites espagnols et deux sites français sont conservés comme des candidats viables. Pendant ce temps, les français qui s'entredéchirent notamment au sujet du financement du prolongement du RER jusqu'au futur parc, ne sont pas en mesure de s'engager concrètement plus avant dans le projet et tentent à tout prix de gagner du temps, mais les américains voulaient arrêter les négociations au début de l'été 1985. En Espagne, les pouvoirs publics et la presse s'enthousiasment à l'idée de recevoir le futur parc et affirment haut et fort que Mickey préfère le sombréro au béret. Ils décident de multiplier les subventions afin d'attirer l'attention d’Oncle Picsou.
Face à cette surenchère des concurrents espagnols, les quatre principaux membres du groupe de travail décident de rétablir les négociations avec les responsables du projet chez Disney. L'un d'entre eux se rend en Californie, mais les américains l'écoutent seulement dans un silence total et glacial. Les espagnols sont alors certains de leur victoire. Mais, à force de persévérance et de persuasion, le négociateur français parvient à rétablir la négociation, les américains appréciant son dynamisme. En juillet 1985, les français se réorganisent et désormais un seul homme les représentera, il s'agit de Jean Peyrelevade, alors président de la Compagnie financière de Suez.
Ce négociateur parvient à faire repousser jusqu'à fin septembre le délai consenti par Disney pour présenter une proposition financière solide. Dès lors, les français, mettant de côté leurs sensibilités politiques, font désormais front commun et progressent à coups de concessions, mais cette fois même trop rapides. Michel Giraud, président de la région Ile-de-France, donne un sérieux coup de pouce en faveur du prolongement du RER, et le gouvernement accorde des bonifications pour des crédits à 9,75 % (à l'époque l'inflation était très élevée) et promet des allègements fiscaux. Mais dans la précipitation, à cause de fuites, des informations importantes se retrouvent catastrophiquement dans la presse, en pleine négociation, comme par exemple celle sur la surface de 16 km² (1 600 hectares) que la France serait disposée à donner sur les 24 qu'ils recherchent.
En octobre, les propositions françaises sont cette fois solides et la visite du responsable des achats de Disney à Rungis, afin de s'assurer que la région a les capacités de nourrir sans difficultés logistiques, dix millions de visiteurs, marque la fin des négociations. Il repart convaincu, et le 12 décembre 1985, huit cadres de Disney arrivent à Paris, dont Dick Nunis, le directeur de la division Parc d'attractions et Jim Cora, le principal responsable des négociations.
Les sites en Espagne avaient pour eux l'avantage du climat et de la proximité de la Méditerranée. Mais l'emplacement proche d'Alicante fut abandonné lorsqu'on constata qu'il y soufflait des forts vents tous les ans pendant plusieurs semaines. De même, le site proche de Toulon fut rejeté à cause de la géologie de son sous-sol, trop dur. Enfin, Barcelone ne fut pas retenue à cause de sa situation européenne trop excentrée, attirante l'été pour les vacances mais trop peu l'hiver (les menaces terroristes de l'ETA contribuèrent aussi à l'écarter de la liste).

Les français sont satisfaits du travail accompli et pensent que les derniers points de détail n'empêcheront pas la signature définitive du fabuleux contrat avant Noël. Mais, dès le lendemain de leur arrivée, le vendredi 13 décembre, les Américains réclament une rallonge financière de la part du département de la Seine-et-Marne et le président du Conseil général, Paul Séramy, ardent défenseur du projet, donne son accord pour mettre quelques dizaines de millions de francs supplémentaires, surtout lorsque les français découvrent que le Président de Disney, Michael Eisner, était toujours en train de négocier directement avec les espagnols. Ce dernier arrive à Paris et le 18 décembre, il signe le protocole d'accord avec le gouvernement français et la région Ile-de-France pour la réalisation d'un parc Disneyland à Marne-la-Vallée (l'accord définitif devant être conclu initialement avant les élections législatives de mars 1986).

La société américaine a su habilement faire jouer la concurrence entre les sites afin d'obtenir des pouvoirs public des concessions qu'aucun jugèrent exorbitantes. Mais ce n'est que le 24 mars 1987, que l'état français signe un contrat de 30 ans pour le développement du complexe d'Euro Disney Resort, les travaux peuvent débuter. C'est ainsi que le nouveau parc Disney vit le jour à Marne-la-Vallée, à moins de 40 minutes de Paris en RER, sur les communes de Bailly-Romainvilliers, Chessy, Coupvray, Magny-le-Hongre et Serris.














Comme vous pouvez le constater avec le cliché ci-dessous, 17 ans se sont écoulés depuis l'ouverture et Disneyland Paris reste un parc très convoité des visiteurs.
Pour rappel, Disneyland Resort Paris a totalisé 15.3 Millions de visiteurs avec les deux parcs à thème en 2008, ce qui  conforte toujours sa position de leader sur le territoire européen. A l'échelle mondiale, il n'a pas à rougir pusique le Disneyland Park (12,6 millions de visiteurs en 2008) de Marne la Vallée s'est hissé du 5ème au 4ème rang l'année dernière, en se frayant au passage une belle place entre Tokyo Disneyland (14,2 millions de visiteurs) et  Tokyo Disney Sea (12,4 millions de visiteurs)
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On retrouve sur le podium, le Magic Kingdom de Floride (17 millions de visiteurs), Disneyland d'Anaheim (14,7 millions de visiteurs) et Tokyo Disneyland (14,2 millions de visteurs).


_MG_0553

Canon EF-S 17-85 mm f/4-5.6 IS USM - 85 mm - f/16.0 - 1/50 s - ISO 100 (+0,33 EV)
Mesure sélective - Mode TV
Post-traitement sous Photoshop Elements 6.0 (Camera Raw 5.3) + LucisArt & PhotoFiltre
- Vendredi 10 juillet - 17h21 -


Pour visiter mon nouvel espace, cliquer sur:  "Yannick Burey Photographie"

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Commentaires
L
j'adore revoir des images de cette époque ! merci !
D
Je voulais simplement dire que, quand on va dans ces endroits là, on ne pense qu'aux rêves, si on se met à penser à sa genèse, on ne le regarde plus de la même façon.Quant à la "pompe" à fric, c'était explicite depuis le début !<br /> Mais tu as raison, autant qu'il soit en France que chez nos voisins d'outre Pyrénées (quand même [smiley107.gif]) [smiley127.gif]
Y
[G][I]Dan>[/I][/G] Quand tu dis que ça "bousille" le rêve, je pense que tu y vas un peu fort. Je crois que dans l'histoire (et comme j'ai pu l'écrire), il ne faut pas perdre de vue que les négociateurs et le gouvernement ont tout fait pour qu'à l'époque cet Euro Disney soit français et non espagnol, de plus quand ont voit son classement actuel on ne peut qu'être fier de ce Park. Cependant j'accorderais à certains le fait que Disneyland soit pour les visiteurs une "pompe" à fric, mais il faut savoir s'amuser.
R
Je suis du même avis que Buddy2259. Tu as dû passer des heures à faire ces billets !! ils sont très bien faits !! bravo ! [smiley108.gif]
D
Derrière ce parc d'attraction, derrière le rêve autrement dit, se cachent les tractations financières et d'influences pour l'ouverture de ce parc. Ça "bousille" un peu le rêve tout de même !
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