La Cité de Carcassonne (1/11).

15 novembre 2008

(EOS 40D)

Chose promis, chose due, je vous "emmène" à partir d'aujourd'hui à la découverte de la Cité de Carcassonne. Je vais donc essayer de vous proposer pendant quelques jours, une visité guidée des plus complètes. En introduction, je vais "présenter" en quelques lignes, celle qui est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996.

La Cité de Carcassonne est un ensemble architectural médiéval, qui comprend également un château (le château comtal) et une basilique (la basilique Saint-Nazaire), se trouvant à Carcassonne (ville française du département de l'Aude et de la région du Languedoc-Roussillon). Elle est située sur la rive droite de l'Aude, au sud-est de la ville actuelle. Cette Cité médiévale fortifiée, dont les origines remontent à la période gallo-romaine, doit sa renommée à sa double enceinte, atteignant près de 3 km de développement et comportant cinquante-deux tours, qui domine de manière spectaculaire la vallée de l'Aude.
La Cité se trouve entre la Montagne noire et les Pyrénées, sur l'axe de communication allant de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique. La présence des deux montagnes forme le couloir carcassonnais souvent cité lorsque les climatologues parlent du vent qui souffle dans ce dernier. Cet emplacement est donc un lieu stratégique du sud de la France permettant de surveiller cet axe de communication majeur (au Nord vers la Montagne Noire, au Sud vers les Corbières, à l'Ouest vers la plaine du Lauragais et à l'Est la plaine viticole vers la Méditerranée).
Elle est construite au bout d'un petit plateau constitué par le creusement de l'Aude à environ 150 mètres d'altitude au dessus de la ville basse. La première enceinte construite par les Wisigoths suit les dépressions du terrain. Le plateau se détache du massif des Corbières sur la commune de Palaja à 260 m d'altitude, passe dans la Cité à 148 m et finit sa course dans l'Aude à 100 m. Du côté Ouest, la pente est assez raide offrant un accès difficile à d'éventuels assaillants, à l'Est, la pente est plus douce et permet un accès aisé des marchandises mais aussi des attaquants. Aussi, les plus importants mécanismes de défense se trouvent de ce côté de la Cité.

La Porte de l'Aude:

Située à l'ouest, cette porte fait face au fleuve du même nom et se situe près du château comtal. Elle se prolonge par la barbacane de l'Aude détruite en partie en 1816 pour construire l'église Saint-Gimer. Seule la rampe entourés de murs crénelés subsiste. Le système défensif de cette porte était complexe, des hautes arcades cachent des fausses portes ne menant nulle part (ce dispositif était destiné à tromper l'ennemi). De plus, de nombreux couloirs en lacet possèdent différents paliers créant une souricière dans laquelle les assaillants se trouvaient bloqués et pouvaient être attaqués de toutes parts. La porte de l'Aude combine des systèmes de défense passive et active d’une grande sophistication.
La rampe, qui partait de la barbacane disparue, donne accès à cette porte. Elle monte la pente raide de l'ouest en faisant des lacets et traverse une première porte puis une seconde. L'avant-porte défend cet accès, situé entre l'enceinte intérieure et extérieure. L'enceinte intérieure est à cet endroit surélevée et épaulée d'un triple contrefort construit au XIIIème siècle. La porte proprement dite est d'origine Wisigothe avec son plein cintre alterné de briques. Au-dessus de l'entrée, se trouve une baie et une bretèche massives qui ne sont pas d'origine féodale mais ont été ajoutées par Viollet-le-Duc lors de sa restauration. Cette porte, à l'aspect typiquement médiévale, a servi de décor pour de nombreux tournages de films comme Les Visiteurs, Robin des Bois: Prince des voleurs ou Le Corniaud.

Église Saint-Gimer:

Située dans le quartier de la Barbacane au pied de la cité, elle a fut construite, par Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, de 1854 à 1859 à la place de la barbacane d'Aude qui a dut être détruite pour l'occasion. La chapelle Saint-Gimer, érigée au XVIIème Siècle sur l’emplacement de la maison natale de saint Gimer (évêque de Carcassonne au début du Xème Siècle), existait dans le quartier avant la construction de l'église.

Saint-Gimer comprend une nef et deux bas-côtés, un chevet polygonal cantonné de deux sacristies, le tout précédé d'un porche. Pour cette église, dont le programme est celui d'une simple paroisse, Viollet-le-Duc a privilégié la simplicité, tout en faisant appel à un répertoire de formes qu'on pourrait qualifier de "gothiques", puisant à la fois dans l'univers du nord et celui du midi, mais n'hésitant pas au besoin à créer aussi des formes nouvelles. Du nord vient la partition du volume en trois vaisseaux inégaux en hauteur et largeur, les colonnettes engagées aux retombées des voûtes, avec leurs chapiteaux à crochets. Du midi vient l'écriture austère et compacte des volumes extérieurs, les percements limités, l'idée d'éclairer la nef centrale par une série d'oculus.
Les piliers séparant la nef des bas-côtés avec leurs curieux fûts carrés aux angles abattus, sont une invention de l'architecte qui démontre, dans ce "cas", sa volonté de créer de nouvelles formes architecturales, dans l'économie même du style du XIIIème Siècle qu'il mettait volontiers en avant. Dans toute cette construction, Viollet-le-Duc utilise d'ailleurs un style sévère, graphique, extrêmement épuré. Il écrira d'ailleurs "il s'agit pour moi de tout autre chose que de faire un monument parfait sous le rapport de l'architecture. Il s'agit de faire une église convenable et simple".
Au même titre que la Cité de Carcassonne, cet édifice religieux fut classé au répertoire des sites protégés comme patrimoine mondial de l'UNESCO.